On arrive donc chez Glady et Conrado, dans une maison en coin dans le quartier de Miraflores. La maison, bordée par un petit jardin est isolée au milieu de tous les buildings. Gladys nous dit que la seule maison qui est plus vieille que la leur, celle d'en face, a été détruire, pour construire un autre building. Dans un si beau quartier, ça se comprend... La maison est à 2 rue du bord de mer, et tout le long du bord de mer a été aménagé en parcs, pistes cyclables, terrains de tennis, infrastructures sportives etc. La zone est bien sécurisée, c'est un plaisir de s'y balader pour profiter de la fraîcheur de la soirée. Gladys nous explique qu'avant, il n'y avait pas de plage et que Lima, ce n'étaient que des falaises. Ils ont fait comme les Hollandais, ils ont fait avancer la terre, construit des brises-lames, un périphérique et des accès à la mer depuis Miraflores, mais attention, ça monte sévère! Ainsi quand on arrive, on demande comment on peut aider, alors on élague un arbre de la voie publique qui envahit les terrasses de la maison, et on nettoie le toit. A midi, Gladys et Conrado nous font la surprise de nous amener au resto. Et quelle bonne idée, ils nous emmènent à un buffet à volonté. On peut donc en un repas, goûter plusieurs sortes de ceviches, des St-Jacques fraîches, des plats créoles d'un peu toutes les régions du pays, des grillades en tout genre, des sushis, des dessert et de la glace! Un délice, un bonheur, Alex et moi avons un sourire jusqu'aux oreilles et la peau du ventre bien tendue! On se balade tous les jours dans le quartier, se sentant dans un ville différente, comme Miami, à quelques rues du centre, et à l'opposé des bidonvilles au pied d'une croix illuminée, aux côtés d'un petit Christ rédompteur allumé de rose. Le message est clair: plus vous vous approchez de Jésus, plus vous êtes pauvres. Ici on vit dans un sentiment de sécurité totale, propreté et luxe: belles voitures de sport, prix élevés et vêtements de marque. C'est aussi ici que nous entendons autant d'anglophones depuis le début du voyage. C'est dans cette oasis d'aisance que nous passerons une petite semaine, rythmée par nos quelques travaux chez nos hôtes. Conrado travaillait dans le nucléaire, spécialisé dans la radiation des aliments. Il nous explique que pour lutter contre la maturation naturelle des aliments, qui est très rapide pour les fraises par exemple, et en complique la vente et la distribution, ils irradient le produit de rayon gamma. Ça, combiné à une chaine de froid non interrompue, contribue à faire durer les aliments un peu plus longtemps. Quand je lui demande s'il n'y a pas d'effets secondaires, il semble agacé et me dit que bien sur que non, que les rayons gamma agissent sur le produit comme le soleil sur nous: il ne produit pas d'effet en chaine, quand vous bronzez, vous ne faites pas bronzer ceux qui vous touchent. Quand on évoque le stockage des déchets radioactifs, il convient que c'est un problème et ne s'attarde pas sur le sujet. Dommage, car tout ce que nous dit Conrado est très intéressant, et à notre portée de compréhension. On passe de très bons moments avec eux, ils nous parlent du pays, des richesses, des problèmes, ces quelques jours passent très vite. Gladys cuisine des plats délicieux, à base de quinoa, de lentilles, heureusement qu'on a pas été au restaurant tous les jours! Au moment de partir pour le nord est, on est triste, on était bien ici. On mange avec mon ami Antoine, qui est à présent à Lima, puis on s'en va prendre notre bus pour Tarapoto