Jour 17:

On se lève, je prends ma douche, oh luxe oublié, et on ne part qu'à 11h. Au débutdu chemin, on nous demande 7€ pour pouvoir emprunter le chemin de rando. Je trouve toujours ça aussi aberrant, après tout, c'est nous qui montons non, pourquoi on doit payer? La randonnée n'est-elle pas belle en soi notamment parce que c'est une activité gratuite? Honte sur vous capitalistes, à rentabiliser tout ce qui vous tombe sous la main, bientôt vous louerez vos mères et vos femmes à l'heure! Bref, j'avais parlé la veille avec des habitués du lieu qui nous ont parlé d'un autre départ, à 6km de là, la fille nous confirme contre son gré. On essaie l'autre. En s'y rendant, on emprunte un chemin plein de pierres super escarpé, en haut de cette côte, un van est garé, des Suisses avisés. J'ose suggérer "t'es sûr qu'on la remonte au retour cette pente?", Alex dit, sur de lui, "t'inquiète on devra pas y repasser, ça fait une boucle" puis 5min plus tard "ah non, on va devoir repasser par là..." Bon, ne disons rien devant nous une flaque énorme et d'autres voitures garées, cette fois on s'arrête, prudents, après tout, on part pour une rando non? On s'aperçoit que le chemin, 10mètres plus loin est totalement condamné, traversé par une rivière. On a du mal à trouver le chemin, heureusement, Alex a une application qui donne même des chemins de randonnée sur son téléphone, seul hic: batterie faible. On commence donc le sentier, en ayant du mal à ne pas se perdre tant les marques sont peu claires. On croise un couple, ils nous disent qu'il y a encore 4h de marche jusque là où on veut aller et que c'est difficile. Vincent sent déja sa cheville faible qui lui dit merde donc il rebrousse chemin, avec pour mission de remonter la fameuse côte. Nous o. Continue, et bim, dès qu'on entre dans la forêt, ça monte sec, comme le dernier kilomètre de Fitz Roy, sauf que ça ne s'arrête pas au bout d'une heure, on est en nage, on souffle, on est tout rouge, ça ne semble pas s'arrêter, tous les gens qu'on croise nous disent qu'on est pas au bout de nos peines. C'est difficile et long, on croise des Français, eux aussi nous disent "si vous êtes fatigués maintenant, mieux vaut rebrousser tout de suite", très encourageant, horrifiés à l'idée de repasser par les chemins tortueux escarpés par lesquels on est passés, on continue, surtout que la batterie du téléphone baisse à vitesse grand V. On continue malgré les nuages, décidés à arriver à destination. On dépasse ensuite la végétation, c'est une heure et demie de marche dans la caillasse à 40% de dénivelé, dans les nuages qui s'annoncent. On a une vue imprenable sur le "Cerro Castillo", il s'appellant ainsi, "Mont Château", car il ressemble à un chàteau, tout carré, droit et à poc, comme le château d'une méchante sorcière de conte. Puis, enfin, à bout de souffle, on arrive en haut de la crète et on voit le glacier qui tombe en cascade dans une lagune, sublime! Si on avait pris pe chemin payant, ça aurait été plus facile, certes, mais on serait arrivés en bas de la lagune. C'est par ce chemin qu'on a décidé de redescendre, il est long mais le paysage change et c'est tout aussi superbe. On rencontre un troupeau de vaches avec beaucoup de veaux, dieu sait où des taureaux, Alex commence à faire "meuh meuh!" Moi, mon grand-père s'est fait courser par un taureau pour moins que ça alors je lui dis de se taire car on passe en plein milieu des grosses bêtes, les veaux sont trop mignons, leurs bouses, moins. Et on continue, la descente se fait sentir dans les genoux, on espère que Vincent a bien réussi à sortir la voiture car on est vannés. À notre arrivée, la voiture n'est pas là. Il a essayé de prendre l'élan, de monter en deuxième, rien n'y a fait. Prudent, il a préféré nous attendre. Alors on marche 30min de plus pour retrouver la voiture. Aouch les muscles. On arrive enfin à lacôte, elle parait pire que dans nos souvenirs. On décide de mettre toutes nos chances de notre côté dès le premier essai alors on vide la voiture entièrement et Alex monte en marche arrière. Ça a marché! Sans abîmer la voiture! Inespéré! On se joint aux Suisses en haut de la côte et on bivouaque près de chevaux et sur ce sui ressemble vraiment à un coin de camping. Je tente mon grand écart, chauffée par l'exercice de la journée, je réussis à descendre plus bas. On ira dormir tôt, vannés par la journée.