Jour 24: 

Réveil à 5h, c'est dur! Pas l'ombre d'une aube au loin, on est en pleine nuit, c'est dur, on lève le camp jusqu'au lieu de rendez-vous, on engloutit le petit dej et on fait notre pique-nique. En montant dans le van pour nous amener au pied du volvan, le guide nous dit qu'à cause des incendies, tous les touristes se sont rabattus sur l'excursion du volcan et qu'aujourd'hui on sera à 300 sur le volcan. Pour éviter de croiser du monde, il nous conseille de prendre le téléphérique, à 13€, on dit non merci. Alors zou on y va on est avec 3 autres Français, au début on parle mais on se tait vite tant ça monte fort, je suis à bout de souffle alors que le soleil ne s'est même pas montré à l'horizon, je prie intérieurement pour une pause qui ne vient pas. Je pense à ce que Maïa a du ressentir quand on est monté au Fitz Roy, mon dieu que c'est dur! Je sens tout brûler! Le pire, c'est qu'on a toujours pas atteint la hauteur du téléphérique, il reste tellement plus. Alors on prend sur nous et on fait les braves. Arrivés à la hauteur du téléphérique, on voit qu'on est rejoint par tous les autres groupes, on prend de l'eau, on enlève des couches et on repart. C'est dur, et comme on est nombreux c'est d'autant plus dur car on doit adapter notre rythme dans l'effort. On porte des grosses bottes de neige louées pas souple pour un sou, c'est lourd et ça commence à me faire une ampoule pour rajouter à la difficulté. Enfin on arrive au début de la neige. On doit sortir les gants et les crampons, que les guides nous mettent car c'est la première fois que j'en mets. La pente est encore plus raide, mon pied glisse, le talon frottant contre la chaussure et empirant l'ampoule. Un des guides me demande si ça va je dis oui mais bon j'ai un début d'ampoule. Si j'avais su qu'à la suite de cette déclaration, il aurait pris son talkie pour déclarer qu'il fallait arrêter tout le groupe, je me serais tue. Tout le monde doit s'arrêter à cause de moi donc je prie très fort pour qu'il y ait une grosse ampoule et du sang en prime pour pas passer pour une chochotte. J'enlève ma chaussure et ouf! Une grosse ampoule suintante! Alex ne manque pas de me prendre en photo pour avoir une preuve de ma "chochoterie", les guides me soignent comme si j'étais à l'article de la mort, on sent qu'on l'a payée chère cette expédition! On repart, les 3 autres Français plus sportifs partent séparément pendant que nous on mord sur notre chique et qu'on continue à grimper doucement. Enfin la neige s'arrête, et oui, comme c'est un volcan il fait trop chaud au sommet pour la neige. On laisse nos sacs et on monte à pied observer le cratère. Je suis un peu déçue, il n'y a pas de lave en ébullition ni de diable tournant Trump, Sarko et Poutine sur une broche, ni rien de ce genre. Ça fume sans cesse et de temps en temps, le volcan crache de la lave qui devient grise à peine elle entre en contact avec l'air et retombe en cailloux. Bon d'accord c'est tout de même impressionnant, et surtout, on est contents que ce soit fini, on est fiers de nous! On redescend où sont les sacs pour le pique-nique et là, une horde de condor se met à faire des cabrioles devant nous, il y en a presque 30, un spectacle privilégié, même les guides prennent des photos!
Et là on est tous contents, d'abord parce qu'on a mangé, mais aussi parce qu'on sait que nous attend la partie marrante: celle où on redescend dans la neige en luge. On nous montre les règles de sécurité. Des fois il y a la luge, des fois pas selon l'inclinaison de la piste. Moi je cois que ça va pas assez vite, je mets la luge discrètement et la fiouuuuuu je file dans le tobbogan de glace genre bobsleg. A vrai dire, je sors de la piste, je re-rentre dedans, jesaute, je bouffe de la glace pour enfin sauter sur une roche cachée et retomber plus bas, wouhou! Trop génial! On fait les deux autres toboggans en s'éclatant tout autant, le dernier étant très vertical. On est triste quand ça s'arrête mais on est contents. Le petit plus de la redescente, c'est que comme ça se fait en pierre volcanique, on descend 2m avec un bas, pas de résistance à la jambe donc nos genoux sont épargnés, on est descendu en 1h. Au retour, ça chante dans le van et les guides nous offrent un ptit apéro et une bière sur la terrasse de l'agence, avec une vue sur le volcan. On a plus de jambes. Comme après l'effort vient le réconfort, on s'offre une nuit d'hotel. On s'assure qu'il y ait un barbecue et Vincent va chercher de l'agneau, pour 5, on est 3. Ça fait 3 semaines qu'on a pas mangé de la vraie viande, c'est un délice, on s'éclate la panse sans vergogne, un plaisir. On se fait copains avec les chiots de l'hotel, trop mignons, mais qui profitent de mon inattention pour me voler une de nouvelles tongs. Je fouille tous le jardin à un pied, rien, ces petits êtres poilus de 30cm l'ont bien cachée! Le proprio finit par me la retrouver. On se couche tôt, crevés, avant de me coucher je croise un bonhomme qui me parle des chiliens, qui n'aiment pas bien payer leurs employés selon lui, ce qui encourage l'arrivée des Péruviens et Boliviens qui acceptent le même boulot mais payés moins chers selon lui. Il en profite aussi pour me dire: " c'est pas que tu as un physique de mec mais t'es musclée tu fais quel sport?" Voilà pour les amabilités chiliennes, bonne nuit sur ce!