Au réveil, c'est un travailleur qui nous dit que ça ne le dérange pas que nous restions là mais son patron en revanche est moins sympa. Alors on se dépêche de lever le camp pour ne pas qu'il ait de problème. Une heure plus tard (et oui, on s'adapte aux délais locaux), on est sur la route. Sur des forums de voyageurs, on recherchait un 4e larron pour se joindre à l'équipe, Vincent se portait volontaire, on lui a donné rendez-vous en fin de journée du 4e jour. Donc aujourd'hui, on doit faire des kilomètres. Le GPS nous propose un détour de 2h pour arriver, mais on choisit de prendre la route 40 qui est plus directe. Hahaha! On est des gros malins, après seulement 1h de route, on se rend compte que la route est un chemin de cailloux! On aurait du écouter notre petit bijou de technologie au lieu d'utiliser notre cerveau! On s'adapte aux conditions en essayant d'aérer la voiture au max pour ne pas mourir asphyxiés par la poussière. Au total, 4h de route sur un chemin de terre et de poussière, on voit d'ici la garantie de la voiture s'envoler en riant. Dans notre erreur, on est quand même contents d'avoir choisi cette route qui nous réserve de belles surprises: un barrage au milieu du désert, on sourit comme si on l'avait découverte les premiers, cette oasis. Le temps de s'émerveiller, prendre une photo et on est déjà repartis. On trouve ensuite le fleuve "Río Grande" qui a l'air faux tant il détonne dans ce paysage sec et poussiéreux. À force de le voir, le suivre, l'admirer et le longer, on finit par s'arrêter avec la ferme intention de s'y baigner, Maïa, elle, a le projet de faire une petite lessive et un shampoing. Mais à peine sortis de la voiture, on se fait attaquer par une horde de taons féroces. Je cours au fleuve, le temps d'entrer-sortir dans l'eau puis on ne tient pas, on s'enfuit. Maïa, brave comme Hercule, parvient à laver son linge, ses cheveux, non sans risquer de se faire emporter par le courant. Mais ouf, on est tous sains et saufs dans la voiture. On finit l'après-midi en accumulant les kilomètres, nos envies de baignade quelque peu refroidies. On bivouaquera au milieu de ce désert, au milieu des cuis (petits rongeurs du désert qu'on avait déjà vus au Parc Talampaya, prononcez "couille"). Maïa persuadée qu'on lui fait une blague au milieu de la nuit, se met à taper la tente avec ferveur, ce n'était que le vent...