L'étape d'après, Cabo Polonio, est une petite ville que nous voulions visiter l'espace d'une journée. Finalement, on réserve 3 nuits, car notre auberge de jeunesse est déjà réservée à Montevideo pour jeudi et on se sait pas trop quoi faire entretemps. Une chose est sûre, on veut faire une pause de workaway pour le moment. Cabo Polonio est une ville située dans un parc national, sur un détroit. La particularité de cet endroit, outre sa situation privilégiée, est que chaque maison doit subvenir à ses propres besoins en énergie. Il y a une ligne de poteaux électriques qui traverse la ville mais aucune maison n'y est reliée. Les maisons, en majorité des hotels ou des hostel, l'endroit est très touristique, ont soit une petite éolienne, il faut voir comme le vent souffle ici, soit un panneau solaire. Cela suffit à alimenter un frigo, une machine à laver, quelques prises pour recharger le téléphone et des lampes LED. Pour le reste, la plupart s'éclaire à la bougie. Niveau déco, tous les matériaux sont très précieux parce qu'importer quoique ce soit dans cette ville est sujet à contrôles et à taxes. La bouffe, les logements, tout est donc assez cher ici. Dans notre malheur on a eu la chance de faire des courses de ravitaillement avant de venir et donc on passe un peu au-dessus de ces préoccupations. Le moyen de s'y rendre est unique: le 4x4. Il y a donc des maxis camions 4x4 qui nous y emmènent, on dirait ces camions de black où d'indiens où ils sont à 100 dessus (voir photo).  En arrivant on trouve difficilement notre auberge qui est remplie de jeunes, et pour cause, Lorena, la gérante accueille à elle seule 22 enfants en difficulté de Montevideo depuis 2 jours. Ils partent vite et on a l'hostel pour nous. On fait une maxi sieste, et on se met en route pour découvrir le coin. En peu de temps, on retrouve notre Français de la Casa de la luna, Philippe, qui nous file des bons tuyaux, il part bientôt dans le bus de retour et on prévoit de se revoir à Montevideo. Entretemps, on se rend compte que l'auberge n'a pas déjà été payée par carte comme on pensait, et qu'on est un peu à court de cash.  Alex doit partir en mission bancomat. De mon côté je l'attends dans l'auberge jusqu'à ce que j'en puisse plus d'entendre mes voisins de chambres s'envoyer en l'air à travers les murs en carton. Je décide d'aller attendre Alex sur la plage par laquelle le bus passe. Et j'attends et j'attends, je me demande si il a réussi a retirer, s'il y a encore des bus. Je me renseigne on me dit que le dernier est à 20:30, mais que si il n'y a pas assez de gens pour le prendre, le prochain ne serait que demain. Il est parti en maillot t-shirt, je l'imagine se taper les 30min de 4x4 à pied dans le noir. Je m'inquiète. Dans mon inquiétude, je m'incruste à un feu de camp d'une auberge du centre, et finis la Cachaça de Luis et Valéria en faisant la connaissance d'une suisso-anglaise et d'un Lillois désillusionné par l'Uruguay où il avait décidé de passer sa vie. Il avait donc racheté un billet de retour avant de découvrir Cabo Polonio. Ça fait 2 semaines qu'il y est, il ne veut plus partir. La suisso-anglaise me donne des conseils pour Buenos Aires. Au loin, je vois des phares, je n'écoute plus ce qu'elle me dit. J'espère qu'Alex est dans ce dernier camion sinon on va passer une sale nuit. Quand le camion passe je ne vois rien alors je crie:"Aleeeeeex!"...
(À suivre héhé)