De son côté, Alex prend le bus de 18:30. Au loin juste avant d'embarquer, il aperçoit Philippe qui se dépêche pour ne pas rater la navette. Pendant le trajet, il explique ce qu'il a fait et demande à Alex pourquoi il repart déjà, quand il lui explique, Philippe lui répond que le bancomat à la sortie de Cabo ne marchait pas à son arrivée... Et effectivement, quand il arrive, Alex découvre que le bancomat est hors service. La seule autre banque est à 40km... Hum! Là, Philippe, touché par les malheurs du pauvre petit Alex, lui tend l'équivalent de 100€, qu'Alex promet de lui rendre quand il le reverrait à Montevideo. En sus, Alex découvre que le prochain bus est dans 2h, la poisse! Comme il s'est bien foutu de sa gueule, Philippe lui offre une binouze pour le consoler puis prend son bus, direction Punta del Diablo. Alex fait ensuite la rencontre de Thibault, un français qui a déjà bien parcouru l'Argentine avec qui il papote. Il l'encourage à réserver un hostel à l'avance pour pas avoir un tarif de fou. Thibault réserve dans le même hostel qu'Alex. Enfin, ils montent dans le camion, la traversée est bossue, avec du vent mais c'est marrant. Au loin on aperçoit quelques petites lumières à la bougie, et avant d'arriver à destination, Alex entend:"Aleeeeex!". "Tiens, c'est Aurore -se dit Alex- mais pourquoi elle crie celle-là? Je suis là, tranquiiiiille!" Alex fait les présentations et on se dirige tous vers l'hostel. On papote gaiment en essayer de voir quelque chose avec si peu de lumière et on fait à manger. Dans la nuit un Australien arrive, perdu, et essaie de trouver l'hostel où il a réservé donc frappe à chaque porte... Les petits inconvénient d'arriver de nuit. A l'heure de se coucher on découvre non pas un lit mais un nid, on se met dedans et il est tellement creux que les 4 bords du matelas se soulèvent et on roule vers le milieu. On se fait réveiller par des moustiques aussi, charmant. Le le demain, on décide d'aller se balader, Thibault nous accompagne. On se rend au phare, où sèchent plein de phoques ou loups de mer comme ils les appellent. On est surpris par le bruit qu'ils font et le fait qu'ils ne peuvent pas s'empêcher de se disputer pour avoir la meilleure place au soleil, quel vacarme! Quand on passe, on découvre aussi un phoque agonisant de ses blessures où sont surement déjà en train de festoyer quelques vers et là l'expression "puer comme un phoque" prit tout son sens. Une odeur violente vient nous frapper les narines, on continue notre chemin, à la recherche désespérée d'un abri au vent, sans succès, il vente toute la journée très fort. On rentre enfin à l'auberge, fatigués de tout ce vent et on joue au carte en regardant le jour tomber. On se fait un petit feu de camp au cours duquel on prévoit de se rendre tous les trois le lendemain au village d'à côté, Valizas, situé à 7km de là, où Thibault prévoit de continuer son voyage. On dort bien, enfin, cette fois-ci Lorena nous a filés une moustiquaire. Le lendemain Alex dort comme une pioche et à son réveil, il est quasi l'heure de déjeuner. Lorena nous prépare une des spécialités uruguayennes: la Milanesa, sort de viande panée, rien de très sorcier mais ça nous fait du bien. Et bim, on part. On se tartine de crème un max (même Alex) parce qu'on va passer 5h sous le soleil à ne pas se sentir brûler à cause du vent. Moi je me prépare tranquillement comme pour aller au Sahara et le pauvre Thibault se balade avec son gros sac, prêt à partir. On rencontre de nombreux phoques échoués, fascinée par leur états variés de décomposition, je prends des photos, ce qui me vaut des commentaires cruels "t'es vraiment tordue toi!"
La marche est facile au début, on est pieds nus au bord des vagues, le sol est dur, ça va vite. On croise ensuite un mec en caleçon, rouge pivoine avec un air de zombie qui vient en sens inverse, rassurant! Petit à petit, le sable se fait plus friable et c'est de plus en plus difficile de marcher, le talon n'a plus d'appui et on met 2 fois plus de temps et d'énergie pour marcher, du sable quoi. On essaie de s'aider en s'indiquant respectivement où le sable est plus dur. On se fait doubler par un mec qui se la pète "alors, fatigués?" et qui nous dépasse très vite. Quand on croit être arrivés on se rend compte qu'on est qu'à la moitié du trajet et on prend notre mal en patience. Enfin, on arrive à destination! Il faut payer 2€ pour traverser 10m de mer et se retrouver à Valizas, on nous a dit qu'il n'y avait rien de terrible de l'autre côté donc on s'en tient là, on dit au revoir à Thibault qui lui traverse les quelques mètres en bateaux et on fait demi-tour. Cette fois-ci on décide de passer par les dunes. Par moment on a vraiment l'impression d'être dans le Sahara, vraiment ça donne pas envie. Mais les paysages sont superbes. Mais c'est long. Enfin, on recroise les cadavres de phoques, oui! On est arrivés! On fait à manger et dodo direct, demain on part à Montevideo...