A notre arrivée, on rencontre Paula, propriétaire de l'hostel, et Juan Manuel, son fils et sa copine, Juli(eta). Elle est très claire sur ce qu'elle veut de nous, qu'on travaille le matin pendant 4h à partir de 8h à 10h selon notre préférence. Elle nous montre notre chambre, elle sent un peu l'égout mais on a une moustiquaire, une salle de bain et internet donc on est contents. La nourriture est à notre charge, bon, ce serait pas le premier hôte qui ne respecte pas les règles de Workaway (4 à 5h/j de travail pendant 5 jours, 2 jours de congé en échange d'un logement et d'un repas par jour). Elle nous donne jour libre le jour de notre arrivée (en même temps on est arrivés à 16h) et on en profite pour aller découvrir la plage. 
Le premier jour on nettoie les chambres, on refait les lits. Elle est bizarre, elle peut être très gentille comme désagréable, à jeter des regards noirs, parler de nous devant moi qui comprends très bien ce qu'elle dit mais on se dit que ça va passer dans la semaine.. Le deuxième jour elle nous fait faire la peinture d'une salle de bain, tâche compliquée par le fait que sa peinture sent le pet et c'est désagréable de peindre à deux dans un endroit confiné, que la première couche a été passée par un manchot aveugle au vu de toutes les marques faites un peu partout et par l'humidité qui fait s'émietter le mur. On abime quelques vêtements dans la foulée mais le travail est bien. Troisième jour rebelote, on renonce à s'en faire des amis comme avec nos hôtes précédents, après tout c'est une forme de contrat de travail, on est pas obligé d'accrocher, mais on reste poli et on essaie de faire tout ce qu'elle nous demande. Alex passe mal parce qu'il est toujours prêt en dernier mais n'avait-elle pas dit qu'elle s'en foutait tant qu'on commençait avant 10h? Soit, elle nous annonce qu'elle sera absente le lendemain, mercredi pour l'anniversaire de son autre fils à la capitale, Montevideo, mais jeudi aussi et ne rentrerait que le vendredi au soir. Elle me donne les instructions pour m'occuper des arrivées de vendredi matin et nous dit que samedi ils seraient complets et elle devrait nous mettre dans une tente. Bon, admettons après tout, ce n'est que pour un jour. Le voisin, Tato viendrait vérifier que tout se passe bien. De notre côté on se balade sur la plage, on se fait fouetter par le vent, on observe un phoque mort échoué sur la plage, je ramasse des coquillages, Alex me tire pour aller plus loin,  bref on se fait des petites aprem plage. Le jour où il s'en vont on se dit qu'on va enfin souffler, après tout, on est en charge de la maison! Mais à 4h, des personnes débarquent, Paula m'explique de façon floue qu'ils doivent s'installer dans une tente. Après quelques temps à parler avec eux, on se rend compte qu'ils sont Polonais, et qu'ils sont volontaires comme nous. Ils ne sont pas contents parce qu'il n'avait jamais été question de "tente", qu'elle leur avait dit "logement". Ensuite ils restent plantés devant nous comme hébétés, dans l'attente de quelque chose... On saura jamais. Ils viennent ensuite se replaindre de la tente, qu'ils n'ont pas de matelas etc, chose que l'on comprend mais on a aucune autorité donc je leur dis d'en parler avec Paula ou Tato qui est là. De notre côté on fait la rencontre du seul client de l'auberge, un Français avec qui on passe la soirée et on échange nos co tacts. Alex est soulagé car il peut enfin parler librement et on échange nos impressions de voyage. Le Polonais revient chez moi je lui dis que je ne peux pas l'aider mais je lui suggère soit de prendre une chambre et de se lever tôt demain pour la nettoyer ni vu ni connu. soit de prendre un matelas et le rendre en temps, soit d'aller voir ailleurs si j'y suis parce que vraiment je ne peux rien faire pour lui. Le lendemain, je suis la seule levée, Alex décide de faire grasse mat', Tato qui était la à 9h me dit que ce n'est pas normal, que je suis la seule qui fait ce qu'elle doit. S'en suivra une discussion avec Alex pour qu'il se réveille plus tot, encore une fois il ne comprend pas car elle avait bien dit qu'on pouvait commencer quand on voulait... Les Polonais sont vraiment gentils, veulent passer du temps avec nous, jouer, venir à la plage avec nous mais rien y fait on y arrive pas, ils ne comprennent rien à ce qu'on leur dit (tu leur demandes comment était leur balade ils te répondent "oui"). Enfin le dernier jour on reçoit un message de Paula qui nous dit qu'on doit attendre jusque 14h que tous les clients, 3 chambres, soient arrivés avant de disposer de notre journée. Les premiers arrivent à 17h30, les deuxièmes à 19h et les troisièmes avaient annulé mais pourquoi nous prévenir pas vrai, après tout on n'a passé que la journée entière à les attendre, faire les lessives, nettoyer la maison... Enfin ils arrivent, Paula, son fils et sa copine, heureux d'être de retour et du travail qu'on a fait en prenant soin de leur business. Le lendemain elle ne nous parle toujours pas de notre jour de congé qui devrait tomber le lendemain, et elle nous a fait bouger un jour plus tôt dans la tente... Pas grave, on fait notre boulot puis on profite de la plage. On va à la ville la plus proche, on s'offre un petit resto et du ravitaillement. A notre retour, on les voit s'affairer pour faire un gros barbecue avec tous les clients de l'hotel et des amis. Nous on est dans le salon avec les Polonais, on joue au carte. Elle passe dans le salon et ouvre la porte d'entrée où entre le vent en nous disant qu'elle veut que cette porte reste ouverte et que si on a froid on a qu'à mettre une veste... Bon, c'est pas comme si tu nous logeais dans une tente et qu'il faisait froid ici la nuit... Juan Manuel entre dans la pièce avec un nouveau volontaire, Uruguayen cette fois, qui a le luxe d'avoir été convié au barbecue. Il nous dit qu'il a besoin de la table sur laquelle on joue, la prend et nous met une caisse de fruit retournée pour que l'on puisse jouer. On va se coucher tôt, ravis de savoir comment se sentent les domestiques. Au matin, je suis la première levée, j'aime le calme du matin (parce qu'en plus Paula n'aime pas qu'on prenne trop de temps pour cuisiner pour laisser la place au clients, nous bons joueurs on mangeait tot une salade histoire que ça aille vite), Alex, que j'ai tanné pour qu'il se lève plus tot m'accompagne et on lave toute la maison, vaisselle, lessive de la soirée arrosée de la veille. Paula se lève et est contente de notre travail. Elle demande aux Polonais de bêcher le jardin et nous dit que pour elle on a assez travaillé qu'on peut les aider si on veut s'occuper. On la prend au mot et on prend notre temps libre. Jusqu'au soir. Enfin on répond à l'invitation des Polonais à jouer aux cartes et on passe un bon moment. Alex ferme la porte, tous les clients étant presque couchés. Paula entre et redit fermement:" cette porte doit rester ouverte, vous n'avez qu'à vous couvrir.". Plus tard, Alex se rend à la cuisine et débarrasse les verres, Paula lui dit de les mettre dans l'évier et de ne pas les laver, Alex dans son espagnol basique demande "Que pasa?" en lui offrant son aide. Là ni une ni deux, Paula s'emporte "Mais pour qui il se prend lui?". J'arrive à ce moment et lui demande ce qu'il se passe, elle me dit " il se passe qu'il croit qu'il a son mot à dire dans la façon de gérer cette maison, il fait le malin et j'aime pas ça, c'est comme ça depuis le début! Je le vois! Je suis désolée Aurore c'est pas pour toi hin mais je veux que vous partiez dès demain." Là je ne comprends rien, je me dis qu'Alex s'est énervé et qu'il a fait quelque chose, je lui demande de s'expliquer, il tombe des nues, s'excuse immédiatement auprès de Paula qui dit "ah ne fais pas semblant hin, tu fais semblant de pas comprendre". Là-dessus, Alex essaie encore de s'excuser, je le coupe, je lui dis "c'est bon elle veut pas de nous, on va pas la supplier, on se casse". Là encore, les Polonais arrivent, les yeux exorbités sans comprendre ce qu'il se passe, je leur aurais bien expliqué mais ça m'aurait obligé à parler en espagnol devant elle, je voulais pas commencer à m'expliquer ou me disputer avec cette lunatique. On va vers notre tente et on met le réveil tôt pour ne croiser personne quand on partirait le lendemain. Quand on fait face à un tel rejet, il faut quand même se remettre en question. On repasse tout le séjour en tête, on admet qu'on a pas fait de zèle, qu'Alex pouvait avoir l'air nonchalant mais jamais elle ne s'est plaint, elle se plaint aujourd'hui, elle ne faisait pas d'effort, elle n'a fait que réduire notre confort et ses engagements en tant qu'hôte workaway, et surtout, demain, après 6 jours de travail, on avait congé... Comme c'est arrangeant. On en conclut donc que c'est une salope, qui profite de ce système de volontariat, qu'elle est lunatique et malhonnête. On s'endort difficilement et au petit matin je me lève avant le réveil, pressée de foutre le camps d'ici. On emballe tout et on part, je subtilise le super jeu de carte qui a occupé de nombreuses soirées où internet était trop lent, et m'en tiens à ça, magnanime. On réserve rapidement une auberge à notre nouvelle étape pour s'assurer du tarif et on s'en va. En partant, un des clients déjà levé me dit "oh vous partez?". Je lui réponds "oui on nous jette", lui "haha". Oui haha et non c'était pas une blague.