On est à la frontière avec la Bolivie et 5 jeeps nous attendent. On nous divise, nous voilà avec Xiang, Chinois, Alexandre et son fils Joao, Brésiliens, et le conducteur bolivien, Gualberto. On passe tous à la frontière mais quand Xiang passe, ça dure. Il ne parle pas un mot d'espagnol, et très peu d'Anglais. Les officiers en place en profitent pour lui soutirer 100$US pour entrer dans le pays! On part enfin. Quand on entre dans le parc, on doit payer 18 000$cl (environ 25€/personne), l'agence nous avait prévenu. Je tens l'argent à notre guide qui me dit que le taux de change a changé, j'ai du mal à croire que l'agence de San Pedro qui envoie des touristes tous les jours ne soit pas au courant et n'ait pas prévenu ses clients. Gualberto nous dit "ah si vous me faites pas confiance allez demander!". Je ne veux pas le vexer donc je dis que non mais je lui dis que nous avons juste l'argent pour les entrées des parcs et c'est tout, et que si donc c'est plus cher que prévu, on ne pourra pas entrer. Là-dessus, il rentre dans des explications foireuses donc je ne continue pas et je vais voir la dame de la réserve. Effectivement, on a trop payé. Elle nous rend l'argent en bolivars, moins que cela vaut mais au moins je comprends ce qui s'est passé, puisqu'on change de devise. La dame fronce les sourcils et me demande qui est mon guide, connaissant visiblement l'entourloupe. Là-dessus, Gualberto entre dans le bureau, dit qu'il y a eu méprise, tend des billets aux Brésiliens (toujours en-dessous de ce qui est du) et semble pressé de partir. Dans la voiture, il dit que nous c'est parce qu'on a réclamé qu'on a eu de l'argent etc, je dis haut et fort qu'un prix est un prix et que c'était un du, pas u e réclamation. Le tour commence bien donc. Dès à présent, Alex et moi nous promettons de le tenir à l'oeil, et on ne quitte pas notre sac, car non, on ne lui fait pas confiance.
On visite des nombreuses lagunes, tant que notre expédition à la Laguna Brava, si chère et exceptionnelle à nos yeux, perd un peu de son éclat. Xiang fait des tonnes de photos, selon le stéréotype, et est incapable de respecter un horaire. On l'attend tout le temps, au début on rit, après ça commence à nous agacer. Les routes sont inaccessibles pour ceux qui n'ont pas de 4x4, et plusieurs fois, nos têtes se cognent au plafond de la voiture. On arrive enfin à l'auberge, où on dort tous ensemble et où on nous apprend qu'il faut payer si on veut prendre la douche, ou si on veut louer un sac de couchage. A table, on fait la connaissance de Belges, deux vieux retraités qui font le tour avec leur fille installée depuis peu au Chili, et du groupe d'Anglais retraités. Ils sont très drôles et très sympas et s'émerveillent de tout, même quand la bouffe est très ordinaire, la soupe et la purée en sachet et les saucisses, de Frankfort. Exactement notre repas de pauvre qu'on s'est fait la veille. Mais ils ne perdent pas le sourire les Anglais, c'est l'esprit. Selon le cliché, les Anglaises se plaignent de ne pas avoir picolé depuis au moins 3 jours, et que ça leur manque beaucoup. Les Brésiliens, le père étant pilote, et le fils, en médecine, eux, trouvent que la bouffe n'est pas à la hauteur du prix. Moi je vois des légumes malgré tout donc je suis contente, je m'attendais à pire. En parlant avec les Brésiliens, on apprend qu'ils ont payé leur tour presque 100€ de plus, on a bien fait d'aller comparer donc. On se rend compte aussi que les personnes viennent tous d'agences différentes, que donc peu importent ce que disent les tour opérateurs à San Pedro, en fait il s'agit du même produit. Joao reste à l'hotel pour la dernière visite de la journée, scotché au lit à cause du mal d'altitude. La lagune est superbe. On retourne à l'auberge, on mange, on joue aux cartes avec nos Brésiliens, rafraichissant un peu ce qu'on avait appris au début du voyage et on rigole bien. Alex parvient à bien se faire comprendre en prenant en espagnol et en portugais les mots dont il a besoin. Après le petit-dej, notre groupe est le dernier, Gualberto montre sa montre et se plaint, Alexandre, le papa, s'énerve toujours un peu avec Gualberto, lui rappelant que c'est notre tour et qu'on est là pour profiter. Donc on visite de nombreux points d'intérêt, des formation de pierre incroyables. Par moment, on trouve qu'on nous fait un peu visiter n'importe quoi avec les Brésiliens donc on reste dans la voiture à papoter pendant que le Chinois prend chaque caillou en photo et prend des photos des gens sans leur demander ni se cacher. Quand le journée est finie, pourtant on n'a fait qu'être trimballés à droite et à gauche, on est crevés. Au repas on a droit à une bouteille de vin, je suis ravie, ça m'aidera à dormir tôt, car demain, réveil à 4h pour aller voir le fameux Salar d'Uyuni dès l'Aurore. Cette fois, on est moins perdus au milieu de rien, on entre dans un village. On fait un stop au magasin ou la mauvaise bière en canette coute 3,5€. Nous on s'abstient donc. On sort de l'auberge où cette fois-ci, on a eu droit à une douche, pour aller voir un troupeau d'Alpacas. Encore u e fois, ils sont trop mignons mais ne se laissent pas approcher. On rejoue aux cartes avec les Brésiliens, je fais équipe avec le papa et bien sûr, on gagne! Le lendemain, à 4h, départ un peu difficile mais on est les premiers pour une fois! Au bout d'une heure de route, quand on arrive enfin au Salar, je me rends compte en panique que j'ai oublié ma banane avec nos passeports sous l'oreiller. Le soleil se lève sur le Salar, c est magnifique, tout le monde prend des photos mais je reste dans la voiture, en panique. Gualberto, grand prince, me dit que ça va me couter 50BS de me le faire ramener. Il téléphone à quelqu'un et me dit que non, il y a deux passeports donc ce sera 150BS, il marchande déjà alors qu'il ne sait toujours pas si on a retrouvé ma banane. Je lui dis que tout le cash que j'ai est là et que je n'ai rien d'autre. Il dit qu'il s'arrangera mais qu'il arrive. Je me rassure, tout en me flagellant. Alex ne dit rien mais il sourit, je l'ai tellement blâmé pour son passeport et son portefeuille, je suis bien punie maintenant. On prend des photos car après tout, c'est le point culminant de notre tour. Le Salar a séché, on ne peut donc pas faire de photo en jouant avec le reflet comme de nombreux peuve t en faire en passant par là. On va ensuite sur un îlot de cactus au milieu du Salar, inattendu comme paysage. Il faut payer 5€ pour monter, on voit très bien d'en bas donc je garde nos 13€ en pesos chiliens pour avoir quelque chose à donner à celui qui me ramènera mon passeport. Avec Alex, on fait le tour de l'îlots, enfin, on peut profiter du paysage dans le silence. Un chien nous suit (d'où il sort?) et se met en chasse d'un mara, mi-lapin, mi-marsupial, on est content du spectacle. Quand on revient, la 5e jeep. Celle des Anglais est arrivée, mon passeport avec. Leur guide me rend les passeports et me dit qu'il a du faire demi-tour pour aller les chercher, que je donne quelque chose si j'ai envie, que sinon c'est pas grave. Préférant sa démarche à celle de notre guide escroc, parce que c'est lui qui a fait tout le travail et parce que je n'ai qu'un seul billet, je lui donne ce qu'il nous reste, 13€. Quand j'ai dit au coquin de Gualberto que je n'avais rien de plus, il m'avait dit, "mais je te dépose à la banque à Uyuni!" Bah tiens.... Je me prends la tête en me demandant si j'ai bien fait, puis je me rappelle qu'il a essayé de nous arnaquer donc je n'y pense plus, heureuse d'avoir retrouvé la chose la plus importante de ce voyage. On s'arrête encore 2 fois, on se balade, on rit, je m'entraine au grand écart sur le sol, mais Gualberto nous dit de faire des photos, plein de photos. Je lui dis que c'est bon, on a ce qu'on voulait et que le plus important est dans nos mémoires, mais il continue. Décidément il est relou ce guide. On arrive enfin à la ville d'Uyuni, où on nous fait visiter un cimetière de trains abandonnés là. Cela aurait pu être amusant à prendre en photo si on était pas 50 sur le site et que celui-ci n'était pas une poubelle. Encore une fois, Gualberto nous dit de prendre des photos on lui dit que c'est bon, on s'en fout de ce tas de ferrailles et on joue aux cartes avec nos Brésiliens qui sont un peu las aussi. On arrive à la cantine et on mange, en s'échangeant les adresses et tout le tintouin. Par curiosité, je vais demander aux Anglais à quelle heure ils sont partis de l'auberge ce matin et s'ils ont du faire un long demi-tour pour aller chercher mon passeport. Ils tombent des nues et me disent qu'ils n'ont quitté l'auberge qu'à 7h et qu'ils n'ont donc jamais fait demi-tour. Le deuxième guide a menti aussi, ce sont tous des menteurs, seulement il avait une meilleure approche, un plus beau discours, je me suis laissée entourlouper par ces belles paroles, cette leçon ne vaut-elle pas un fromage (de 13€)? J'ai mes passeports, c'est le principal. Au moment de retourner à l'agence, le Brésilien s'énerve sur Gualberto parce qu'il ne l'amène pas direct à son hotel puis s'en va. On se dit au revoir là-dessus, contents de s'être rencontrés.