On arrive donc en soirée dans cette petite ville. Tous les maisons sont faites en boue et foin, ne dépassant pas les 3 mètres, ça fait vraiment village de western. La rue principale est pleine d'agences, de restaurants et de magasins. On prospecte les tours les moins chers, on se rend compte qu'il y a énormément de choses à faire, mais à quel prix! A la gare, on nous a annoncé qu'il n'y avait plus de bus pour Uyuni (notre étape suivante) avant la semaine prochaine, donc on cherche à y aller avec des tours, histoire de ne pas rester bloqués une semaine dans ce désert! Les tours sont tous très chers et quand on arrive à marchander à la baisse, il s'arrêtent tous au même prix. Quand on revient le lendemain matin pour acheter, les prix ont remonté (visiblement, plus tard on va, plus les prix baissent car chaque employé veut faire un nombre de ventes) donc on achète, le porte-monnaie en pleurs, en se rassurant: tout est inclus: logement, guide, tours et bouffe. Pour ce qui est des attractions à Atacama, il y a des geysers à voir, des lagunes, des paysages de pierres abruptes, mais tout est trop cher. Dans la rue, par hasard, on tombe sur nos Français du Pucón, qui nous donne des tuyaux sur ce qui vaut la peine ou non. Pour eux, il faut éviter les geysers qui sont tout petits (au moment où ils ont visité) et chers pour ce que c'est. Au final on décide de se contenter de ne visiter que la grande star de l'endroit: la vallée de la lune, tout le monde nous en a tant parlé! Alors on loue un vélo, ce qui revient moins cher que n'importe quel tour, et on monte en selle (pour ceux qui s'imaginent faire les geysers à vélo, imaginez bien qu'ils sont à 98kms de San Pedro de Atacama quand même). On roule, j'ai du mal à passer mes vitesses, ça fait clic clic, ça m'énerve, Alex me dit de faire des trucs que je fais déjà, puis il me dépasse et force sur la chaine, pouf elle saute! Il s'énerve, je rigole, un beau début de balade. Puis on entre dans le parc, au total avec la location on en a pour 17€ tout de même, toujours pas donné. On roule sous le cagnard et on peste, la route est dégueulasse, par endroits il y a tellement de sable que le vélo s'arrête, tout bonnement. On monte les côtes, puis Alex fair une pause pipi pendant laquelle je rencontre un chien perdu. Il est blessé à la patte, en plein milieu du désert, il en aura pas pour longtemps. Quand on repart, il se met à pleurer, ça me fend le coeur. On continue jusqu'à un mirador. Très belle dune de sable avec des formations rocheuses derrière mais ça y est, on a atteint un maximum car on en profite pas, on ne trouve pas ça impressionnant, ça nous gonfle. Pourquoi les gens s'émerveillent? Pourquoi nous plus? Trop de merveilles tue les merveilles? Ça nous est égal. On continue le tour, tout est recouvert de sel, ça fait un peu comme de la neige.Je m'appuie sur un rocher et je me coupe tant il est tranchant à cause du sel durci, ça brille. On petit-déjeune et on rencontre un vieux couple en caravane aménagée. Eux aussi, nous disent qu'ils commencent à être blasés de tant de paysages et qu'ils savent que c'est incroyable pourtant. On se sent moins seuls. On se met d'accord avec Alex, pour relâcher la cadence en Bolivie après le Salar, et ne rien faire pendant un temps, jusqu'à l'arrivée de ma cousine au Pérou. Sur le retour, les monts salés se dessinent devant nous, avec la lune et le volcan au loin comme décor, bon ok, là c'est beau. Mais le spectacle glisse sur nos coeurs malgré tout, sans y laisser de trace. On rentre, vannés et on se prend une bières des plus savoureuses, après cet effort en plein chaleur. Le lendemain, rendez-vous à 7:45-8:00 pour le Salar d'Uyuni. À 8:25, on se met vraiment à s'inquiéter, heureusement la dame de l'agence envoie quelqu'un nous chercher. Le conducteur a du retard mais ça ne semble pas le déranger. En route pour la frontière. Au passage, on voit plein d'Alpacas avec des boucles d'oreilles, qui sont le signe de leur propriétaire. Ils sont trop mignons et tous frisés mais le minibus va trop vite pour que l'on puisse prendre des photos. Enfin on voit la frontière, on rigole. C'est une petite maisonnette au milieu des cailloux, on est à 4500m d'altitude. Enfin, on prend notre petit-déjeuner, côté chilien