On arrive à Santiago en début de soirée. On se rend dans le quartier Bellavista, où on nous a conseillé de nous rendre. Le chemin est long et quand on arrive, les gens en terrasse sont en train de manger, il est 22h, bah oui on est tôt! On finit par choisir un bar avec terrasse à l'étage, et oui chers lecteurs, il fait bon dehors en cet hémisphère un soir de 31! On sirote une petite bière en attendant un plat de grillade à partager qui n'arrivera jamais, nos serveurs sont débordés et mal organisés, quand un mec nous alpague et nous pose deux bouteilles de bières pas encore ouvertes sur la table. Pourquoi, comment? "Comme ça!" il dit. Quand on lui propose de se joindre à nous, il refuse car il attend quelqu'un. 40min plus tard, il dit à Alex, "ouais chez vous c'est les femmes qui commandent!". Sans doute pour le provoquer mais Alex n'est pas vraiment susceptible de ce côté donc il n'entre pas dans son jeu, juste après il lui dit qu'il ressemble à un mannequin, parce qu'il est grand et blond. Il propose ensuite de lui donner le numéro de sa soeur. J'aide à traduire donc je lui dis que non, le numéro de sa soeur il peut se le garder et qu'il ne devrait pas donner sa soeur en pâture à des étrangers. Il dit ensuite qu'Alex est sympa, mais qu'il avait l'impression qu'Alex le regardait depuis tout à l'heure comme pour se moquer de son apparence (?!). Là-dessus, Alex, surpris, soulève son t-shirt et se tape la petite bedaine qu'il s'est forgé en voyageant et dit "moi? Mais je suis gros aussi de quoi tu veux que je me moque?". Et là-dessus bonne atmosphère. Il est bientôt l'heure du feu d'artifice donc on s'éclipse. En partant, il nous demande de prendre son numéro et de faire une recommandation écrite pour qu'il puisse venir travailler en France... Bon, on s'est posé beaucoup de questions pour savoir si cet homme était gay, stupide, parano ou tout simplement ivrogne, mystère de fin d'année donc. 
On se fait difficilement un passage dans la foule car on avait donné rendez-vous à un coin de rue à nos Belges qu'on ne trouvera jamais, mais impossible de passer tant il y a du monde. On est plutôt bien placés et on entend l'animateur de fin de soirée jusqu'au décompte. Là-dessus, tout le monde fait silence et crie "3...2...1...". C'est impressionnant, une telle masse à l'unisson, moi, j'ai peur d'un mouvement de foule, d'une alerte à la bombe, et à mesure que je fais le décompte, je prie pour qu'aucune ville ne soit le lieu d'un attentat à cet instant. Je dois être traumatisée comme beaucoup de nos jours. Et enfin, "0", pas de bombe, juste des feux d'artifice, des sourires sur les visages, des bisous, des enfants sur les épaules qui ont les yeux qui pétillent, émerveillés, une bonne humeur générale, une "buena onda" comme ils disent ici. Le spectacle dure 30min,impressionnant, quoique gâché par le fait qu'au lieu de finir sur un bouquet final, ils envoient deux-trois petites dernières, comme s'ils voulaient finir leur stock. Au moment de se disperser, ça se fait vite et c'est fluide. C'est la fête dans les rues. On se dirige vers Bellavista à nouveau pour continuer la fête. Sur le chemin, beaucoup de gens vont dans le même sens donc on n'a pas de souci à se faire, tout est fréquenté. On laisse nos papilles succomber à l'odeur qui émane de ce qu'on baptise "les vendeurs de caddie", des vendeurs ambulants qui foutent des braises dans un seau en métal dans le caddie de supermarché, la grille du caddie de par-dessus, et bim, des brochettes à 1,50€. La viande est juteuse et savoureuse, on succombe à un deuxième, des poulets cette fois avec patates, miam comme il est tendre! Des artistes, ces vendeurs de rue. 
Enfin, on arrive à Bellavista, on cherche désespérément un bar dansant qui ne crache pas du reggaeton mais de la cumbia (il n'y a pas beaucoup de choix à vrai dire) et on fait la connaissance de Rodrigo et Carla, frères et soeurs qui fuient le reggaeton eux aussi. Pendant notre conversation, une bagarre commence à quelques mètres de nous, 10 personnes s'impliquent, elle arrive très vite jusqu'à nous, on se lève et on s'éloigne, la bagarre évolue vite plus loin, tout le monde se rassoit comme si de rien, mais à deux mètres de nous, des policiers, ils ont pas bougé d'un pet. Leur fonction doit être différente que ce que l'on pense au Chili, surveiller les oiseaux ou je sais pas? On rentre ensuite dans le bar, sans Nico qui déclare forfait. 
Sur le chemin du retour, on achète une barquette de frite-viande, c'est assez flou, qu'on arrive pas à finir. On rentre vers l'hostel de Léo qui se trouve à Santiago et dans lequel il nous a offert de passer une nuit, on arrive avec fracas dans la chambre des volontaires où on partage un lit superposé par couple, mais à vrai dire, on est tellement "fatigués" qu'on dormira aussi sec. Il est 7h du matin.