Ainsi donc on arrive à notre espace de travail: une maison en construction à flanc de montagne. Sur la description du Workaway on était censé faire des clôtures, du jardinage mais à 9:00 tapantes, on déplace des outils, des pots de plâtre, du carrelage jusqu'à la maison en travaux. De là, notre hôte, Léo, sans nous expliquer ses intentions, nous faire visiter les lieux, nous donne différentes tâches. Caitlin et Juan savent déjà ce qu'ils ont à faire et se mettent à poser de l'enduit sur tous les murs. Marion est enjointe à les aider, je devais les aider aussi mais il n'y a pas assez de matériel. Je dois donc finir de construire un mur de pierre en bouchant les trous avec du ciment. Alex et Nico sont envoyés à creuser une fosse septique. Le trou a déjà 2m de profondeur quand les garçons commencent. Barre à mine pour ramollir la terre, puis pelle et seau pour remonter la terre. Dedans il fait chaud, travail de brute qui rapprochera nos deux larrons. Pour ma part le ciment est très liquide et trop granuleux, j'ai l'impression de faire un château de sable. Le reste c'est Tetris, je dois trouver la pierre qui va dans le bon trou et la "coller". Au bout de quelques heures, je vais voir ce que font les autres, quand j'arrive dans la salle où Caitlin travaille, je la vois, rivée sur son plâtre, des écouteurs aux oreilles, le message est clair. 
On ne sait ni pourquoi on fait les choses, ni jusque quand, ni pour quelle finalité, ni quand on mange! Enfin après ce travail bien fatigant, on descend pour manger. Maria, l'aide de Léo nous a fait un repas équilibré, mettre les pieds sous la table pour manger, ça fait du bien. Quand je demande à Caitlin d'où elle vient aux États-Unis, elle a l'air ennuyée par ma question et dit "de partout". Là-dessus Nico insistera en disant "Mais enfin t'es bien née quelque part?". Réponse vague qui a l'air de lui écorcher la langue. Bon. En soirée on a prévu de profiter du barbecue et on invite les autres à nous rejoindre. Juan accepte mais dit qu'il n'a qu'un poivron, qu'à cela ne tienne, quand vient l'heure du barbecue et qu'on ne le voit pas descendre, on lui cuisine son poivron. Il ne descendra jamais, on a du avoir un malentendu. Le lendemain, rebelote, boulot, toujours le trou pour Alex et Nico, et moi la pierre, j'invite Marion à venir m'aider car il y a assez de boulot pour deux et c'est plus marrant. L'après-midi on ira à la rivière d'à coté. Alex passe presqu'une heure à bouger des pierres pour détourner l'eau et faire son propre jacuzzi. On s'amuse bien avec nos Français, ce sont de bons mangeurs, ça nous change, et comme on est tout autant gourmands on est contents de s'être rencontrés. Les jours passent, Alex est promu à charpentier, puisqu'il place toutes les portes de la maison, non sans être confronté au drame de la maison: rien n'est droit. Il prend son niveau pour être sur que la porte soit droite mais les murs ne le sont pas. Donc il s'amuse à mettre des cales, boucher les trous car non les portes n'ont pas été mesurées à l'achat. Tout se passe bien sauf la cohabitation avec notre couple americano-colombien. Une fois, ils attendront que nous soyons tous couchés pour commencer à faire à manger, ils ont eu largement le temps de le faire pendant que nous étions dehors au barbecue, et la chambre et la cuisine étant une seule et même pièce, ça dérange. Je leur fais savoir que c'est pas normal d'attendre qu'on aille dormir pour faire à manger, qu'ils s'organisent autrement. 
Plus tard on fera un coup de propre dans la salle de bain qui, privée de lumière pendant 2-3 jours, était sale et remplie de flotte. On nettoie tout et on leur dit qu'on a mis un torchon qu'il faut juste passer après la douche. S'ensuit une réponse du type: " bah nous on marche pas avec nos chaussures donc on salit pas". Le truc était dégueu, on le nettoie mais c'est nous les gens pas propres... Soit, je ne me souviens pas avoir trouvé une salle de bain impeccable en arrivant. Outre ces bisbilles, on vit en parfaite harmonie avec notre couple homonyme. Si bien qu'il nous parait naturel de prévoir le Nouvel An à quatre. Menu copieux de prévu, hors de question de passer le Nouvel An comme Noël! On voulait se faire une soirée à quatre ici, éloignés de Santiago mais Léo nous encourage vraiment à le passer en ville, c'est très animé. Donc on se dit qu'on mangera copieux à midi et qu'on passerait la soirée dans le centre. Le repas est délicieux, au moment de servir le champagne (mousseux), les asociaux de colocataires nous on fait l'honneur de descendre. Et oui on mangeait à l'intérieur à cause des chiens qui ne nous foutaient pas la paix pour manger et ils nous ont demandé de manger dehors... Toujours aussi aimables. Après cet échange amical on se dit que merde, c'est le Nouvel An, on va pas être cons comme eux et donc on leur propose de partager le mousseux et notre dessert. Sans regret tant pis s'ils sont mal léchés. C'est donc après un petit café et dans la bonne humeur qu'on prend le bus pour Santiago pour fêter la Nouvelle Année...