Alors on arrive à Santiago à 5h du matin dans une gare peu joyeuse. Voici notre plan: nous avons rendez-vous le matin pour visiter une voiture à 40min en dehors de Santiago. Ensuite, selon les nombreux forums de voyages que l'on a lu, il faut aller au centre des impôts (SII) se déclarer afin de pouvoir faire un RUT, numéro d'identité pour pouvoir faire l'achat de voiture et donc faire entrer un capital dans le pays. Toujours selon ces forums, c'est une formalité. La visite du matin se fait avec les enfants du proprio et donc malgré les 40min de trajet on ne peut pas la conduire. Il nous dit par message que tout est neuf, tout est refait, Alex, avec son oeil acéré, décèle des pneus usés, un coup sur le réservoir d'huile, un nouveau capot, des phares désaxés, des amortisseurs foutus, tous les pare-brises remplacés et une fenêtre électrique qui ne remonte pas. Conclusion Sherlock? La voiture a été accidentée et le tout maquillé. Prix de cette voiture? 2800€. Oui c'est le même prix qu'un cercueil en France. Si le proprio nous dit que c'est une offre immanquable à Santiago, nous on préfère s'abstenir. La nuit blanche dans les baskets, on va maintenant au centre des impôts. La on nous apprend que le RUT ne peut s'obtenir que si un citoyen Chilien se porte garant pour nous... Ha! La belle blague. Je râle un max, dépitée, déçue d'avoir cru les forums en disant que venir à Santiago était un détour cher et inutile mais Alex ne se démonte pas. On rassemble nos forces pour aller visiter la deuxième voiture de notre choix. Même modèle que la précédente mais plus vieille et plus propre. Il y a deux trois trucs à changer mais c'est plus normal. Le moteur a été changé à 200 000km mais aucune facture pour le prouver. Avec 300 000km au compteur, et un prix de 3 000€, autant dire qu'on va galérer à la revendre. Ajoutez à ça un acheteur un peu trop pressé de vendre pour mettre Alex à l'aise. Après toutes ces pirouettes, vient enfin l'heure de nous rendre à notre workaway. Lui aussi se trouve à 1h de Santiago depuis la dernière station de métro. On attend un bon 30min. Et on entre dans un bus bondé. Croyait-on, car au fur et à mesure du voyage il se remplira plus qu'on ne penserait possible. Serrés comme des sardines avec la fatigue dans les jambes et dans le cou, les gens continuent à monter. Devant, des gosses papotent normalement en mangeant une barre chocolatée fondue de partout, un carnage, derrière, une fille se dit que c'est le moment idéal pour jouer de son tamtam. Et nous au milieu, les yeux au ciel, morts de fatigue. Enfin on arrive, plus qu'un taxi à prendre, 2€, on ne fait pas la fine bouche. Léo nous accueille enfin, avec ses 5 chiens et nous montre l'endroit où on dormira. Il nous apprend que la cabine "individuelle" de la description est en fait partagée et que nous serons 6 au total. Nous, 2 personnes qui sont déjà là, et deux autres personnes à venir. Demain le travail commence à 9h, et bim, courant d'air Léo est parti. On attend de les rencontrer avant de se coucher puis on ne tient plus, on va se coucher alors que le soleil brille encore. Dans mon sommeil, j'entendrai une toux d'au-dessus de la cuisine/chambre à coucher, mais je penserai qu'il s'agit des voisins. Plus tard, quelqu'un passe juste à côté de notre lit pour aller aux toilettes. Qui c'est? Les premiers? Quand sont-ils rentrés? Enfin dans la nuit on entend des personnes entrer, dire qu'elles sont de France mais notre attention n'ira pas plus loin, toujours exténués, on se rendormira très vite. Au matin, enfin, tout est plus clair, autour du petit-déjeuner, on fait la rencontre de Marion et Nico les Français arrivés en même temps que nous, et Caitlin (USA) et Juan (Colombie), qui logent dans une chambre au-dessus. En recomposant les évènements, on comprendra que Caitlin et Juan sont restés toute la soirée en haut et n'ont jamais daigné descendre se présenter. Et ne dites pas qu'ils n'ont peut être pas entendu notre arrivée, on est restés 2h éveillés à parler à haute voix avant de sombrer. Malotrus! Quant aux Français, ils sont arrivés à minuit sans savoir où il débarquaient, après avoir crié hola on leur a ouvert la porte, montré le lit superposé au-dessus de nous à occuper à deux sans plus d'explications.. Eh ben, ça promet!