On arrive à La Paz par un bus "de luxe", on peut choisir son bus en "demi-lit" ou en "lit", selon le confort du siège et le degré d'inclinaison, pour une fois, on choisit "cama", Au vu du confort limité de celui-ci, on n'ose à peine s'imaginer ce que ça aurait été si ça avait été transport normal. On arrive à la gare où on se fait harceler par des héleurs. ‎Comme les taxis ne sont pas chers, on en prend un pour se rendre à notre logement Airbnb, réservé chez l'habitant pour une semaine. Malgré qu'on ait répété mot pour mot l'adresse donnée par notre hôte, le taxi ne trouve pas et se perd. Il faudra qu'on appelle l'hôte pour arriver à destination dans ce quartier tranquille. Nos hôtes sont Enrique, le fils, qui ne vit pas la mais s'occupe des réservations pour ses parents, Marta, la maman, Guido, le papa, Tomassa, la domestique et 3 chiens donc un pékinois albinos mignon de laideur. Ici il y a un prix pour tout, on décide de profiter des services de blanchisserie de nos hôtes et d'essayer un repas. Le repas se compose d'un poulet un peu sec, de patates, de patates déshydratées agrémenté des cheveux noirs et épais de Tomassa. Ça nous incommode sans nous surprendre, presque tous les plats que nous goûtons depuis que nous sommes en Bolivie en contiennent. On ne prendra donc qu'un seul repas ici. Marta est très bavarde et passe du coq à l'âne tout le temps. Des fois c'est intéressant, elle parle de son pays. Elle nous dit par exemple que  l'indépendance  à débuté à  Sucre, en Bolivie, même si la Bolivie était dans les derniers pays à obtenir son indépendance. Quand je mentionne leur président, Marta s'énerve, elle dit que c'est un bon à rien qui s'éternise au pouvoir, change la loi a son gré et ne respecte pas la volonté du peuple de le voir partir (le "non" l'a remporté lors du récent référendum). Sans doute ne l'aime-t-elle pas non plus parce qu'il aide les miniers, et elle n'y trouve pas son avantage. Elle nous raconte aussi des enlèvements de millionnaires locaux etc. Nous prenons ensuite congé pour retrouver Antoine, un ancien collègue de l'Archiduc, le bar dans lequel j'ai travaillé pendant 4 ans à Bruxelles, qui se trouve à La Paz. Avec lui, on rencontre une Argentine et une Bolivienne qui nous font visiter et avec qui on goûte une sorte de Pisco Sour, cocktail péruvien célèbre mais avec de l'alcool bolivien, Singani, le résultat et délicieux. Déjà avant d'avoir bu ce cocktail, ma tête tournait à cause de l'altitude et j'avais l'impression de flotter. On rentre quand la pluie commence à tomber et mon ventre à gronder. Bien nous en a pris, ainsi commença ma première maxi diarrhée. Alex semble avoir été épargné, pourtant peu après, il souffrira lui aussi de ce qu'on appelle "pipi du mauvais trou". Ça nous durera quasi 5 jours parce qu'on a tardé à prendre des vrais médicaments, le riz ne suffit pas. Près de La Paz, il y a des très vieilles ruines très bien conservées des Tiwanaku, on a essayé d'y aller, mais à peine avoir fait quelques mètres, on a cru que nos intestins allaient se faire la malle, alors on a rebrousse chemin. Quand enfin on a pu aller mieux, affamés, on s'est offert un resto de grillade très bon, en évitant les légumes, pour nous engraisser à nouveau. C'est ainsi qu'on passa notre séjour à La Paz, sans rien faire. Sans doute est-on passé à côté de beaucoup de choses, mais cette pause quelque peu forcée  nous aura fait beaucoup de bien.