Il y a 1200km jusqu'à El Calafate, pour voir le Glacier Perito Moreno, alors on part tôt, on roule toute la journée. Alex en majorité, je le relaie quand il est fatigué ou en a marre. On tombe sur des passages de la route nationale 40, toujours la même, qui sont en terre et cailloux, ça nous ralentit un max, fait rentrer la poussière dans la voiture et me file la trousse quant à notre garantie avec tous les petits cailloux qui viennent taper sur le ventre de la voiture. Ainsi donc passer sur ces chemins nous met en général de mauvais poil. A midi, on fait un stop rapide pour manger sous le vent, qui est si fort que je dois m'y reprendre à trois fis pour ouvrir ma portière que le vent referme sur moi. Au soir, on trouve un endroit pour camper en face d'un lac d'eau turquoise, attirés par cette vue magnifique, on s'y rend mais une fois sur place, on es bien obligés d'admettre que ce n'est pas raisonnable, on a du mal à déglutir tant il y a du vent, on se voit mal poser les tentes ou réussir à faire à manger. On continue la route, le soleil se couche doucement, on se dit qu'on va manger un bout et qu'on cherchera où dormir plus tard. On s'arrête dans un village qui semble mort, Perito Moreno (pas le glacier, le village, ils sont pas folichons créatifs avec les noms ici) pour manger une pizza. En rentrant dans le resto, on est les seuls avec une dame d'une quarantaine d'année au bas mot. Je lui parle en espagnol mais elle dit qu'elle parle anglais et veut que je lui parle anglais. Elle me dit "how are you?" (Prononcez "rrrhaw arrrre jou") et quand je lui réponds elle semble ne pas comprendre. J'insiste donc pour lui parler en espagnol. Avec Maïa, on lui demande si elle connait bien la région, si elle connait un endroit où on pourrait camper gratuit. Elle nous indique un camping payant et une auberge en disant que pour dormir il faut payer. On continue la conversation en lui demandant des infos sur la région. Elle nous dit que son rêve serait d'un jour aller à El Bolsón, à 700km au nord, d'où on vient. Ca nous surprend qu'à 40ans elle n'y soit jamais aller et qu'avec un pays grand comme le sien son rêve s'arrête à 700km au nord. C'est une autre mentalité que la nôtre, et un autre budget certainement. Alors on l'encourage à nous dire ce qu'elle a visité dans la région, elle a vu Las Heras, Condores, Olimo et Perez (noms fictifs je ne me suviens plus). On se regarde avec Maïa, aucun de ces noms ne nous est familier, pourtant on a bien vu la carte avant de venir. On lui demande où se trouve Las Heras, elle nous dit "bah après Condores!"-"et où est Condores?"-"bah avant Olimo!". Maïa garde son calme, moi j'arrête de parler pour ne pas rire. Quand Maïa a fait le tour des 4 villages avec des indications toutes aussi précises la dame s'en va... Bon on en aura appris des choses en géographie argentine aujourd'hui! La pizza arrive! Contre toute attente, ce n'est pas suintant d'une couche de fromage gras sans goût, alors on dévore. On roulera encore 3h, pour finalement placer la tente à côté d'une autre à l'entrée de la ville, et Maïa et Vincent dormiront dans la voiture.