A 8:30, nos voisins de tente partent, nous on part à 9:30. En route pour El Calafate!   
Encore un chemin de terre, Alex en a marre, migraine carabinée n'arrangeant rien, il me passe le volant. On arrive à El Calafate, où encore une fois il y a un vent de ventriloque (je suis à cours d'expressions), et on décide de se restaurer. Alex et Vincent commandent un triple hamburger, ils se voient servir un petit truc de rien du tout qui n'est pas ce qu'ils ont commandé, on réclame mais on a toujours l'impression de s'être fait arnaquer. Les hamburgers ne me faisant pas envie, j'ai la crédulité de commander un boeuf Strogonoff, sauce champignons accompagnée de sa crèpe aux épinards et de penser que ça puisse être bon. A l'arrivée de mon plat, j'ai les larmes aux yeux, ça sent comme à la cantine au secondaire, et le goût n'est guère meilleur. À chaque bouchée je désespère, tentant de me remonter le moral avec la perspective de manger quelque chose de bon et raffiné d'ici peu. Le Pérou est notre seul espoir, et c'est dans un mois.. Snirf. Je fonds de tristesse dans mon assiette que je finis dépitée, car après tout il fait faim! Maïa réussit à faire comprendre à Alex la psychologie Aurorienne, et on va s'acheter un brownie, très bon, et un café (dégueulasse lui aussi faut pas déconner, 2 choses bonnes ce serait trop) pour remonter le moral des troupes. Si près du monument naturel que l'on s'apprête à voir, le glacier Perito Moreno, on ne tient plus d'impatience et on enchaine jusque là-bas. Il reste encore 40min. L'entrée du parc nous coûte cher, mais ils savent bien qu'après tant de kilomètres, on paierait le prix qu'ils nous demanderaient, et on le paie. Enfin, on le voit, énorme, irréel. À vrai dire, on est tous surpris de voir que le parc est vert, on s'attendait à voir de la glace et de la neige partout. On prend quelque photos puis on remonte en voiture pour faire encore 8km et le voir de plus près. On descend de la voiture à la hâte, avec une bouteille de bière faute de champagne, car on prévoit de fêter notre point d'arrivée du plus au sud de notre voyage, et on descend les passerelles. Les passerelles serpentent tout le long de la péninsule qui se trouve face au glacier. Je serais incapable de vous dire combien de mètres ou même kilomètres séparent le point le plus avancé du glacier du point le plus avancé de la passerelle. À vrai dire j'ai du mal à intégré la taille de ce géant de glace bleu qui s'étend devant nous. Il fait 4km de large pour 40km de long, c'est le 3e plus grand glacier du monde après l'Antarctique et le Groenland. Et pourtant je le vois petit. Ce qui fait l'attraction de ce titan, c'est que chaque jour, il avance de 2m et se brise de tout autant, avec fracas. Ce qui rend difficile de s'imaginer les mesures, c'est que lorsqu'on voit ce qui semble être un rocher de 50cm de diamètre se détacher du bloc et tomber dans l'eau, il se passe 30sec entre ce que l'on voit et ce que l'on entend. On a tenté le calcul que les grands-parents font pour compter où est l'orage, on s'est emmêlé les pinceaux. Soudain on entend un énorme craquement et on voit une énorme partie du bloc de glace se détacher et tomber dans un grondement sourd sous les "waaaaah" de tous les touristes que nous sommes. L'onde de choc est impressionnante et fait des vagues énormes, on décide de rester jusqu'à voir une autre de ces chutes. Par endroit la glace se détache et tient par un tout petit bout, on lance les pronostiques sur quel morceau lâchera en premier. Alors on attend. Et on attend, il commence à pleuviner, ce que l'on trouve très bizarre puisqu'il n'y a aucun nuage au-dessus de nous...et l'heure de la fermeture arrive donc on part, en tendant l'oreille dans l'espoir que ça craque juste avant qu'on parte, et non, le glacier se fait désirer. En prenant le chemin de sortie du parc, on aperçoit un petit chemin sur la droite que l'on suit pour cacher la voiture et camper. Il y a du vent encore, mais on est tous seuls face au lac du glacier. L'eau est laiteuse tant elle est froide, mais ça n'arrêtera pas Vincent qui ira se baigner joyeusement. Alex, lui préfèrera la douche solaire, non sans crier "waaaah con c'est froid!". On décide de se poser sur la berge du lac pour le dessert, mais la pluie nous chasse très vite. Vicent optera pour dormir dans la voiture, et Maïa dans sa tente. La pluie est fine, on s'attend qu'elle s'arrête à tout moment et s'endort sous la mélodie des gouttes de pluie.