Nos voisins les métalleux chantent, je me réveille plusieurs fois dans la nuit et chaque fois c'est parce qu'ils crient plus fort. La dernière fois que je me réveille sous leur cris de crécelles, il fait jour. Cette bande de connards ont hurlé comme de putois jusqu'au petit matin. Enfin, ils s'arrêtent, éteignent leur radio et vont se coucher. Trop tard, j'ai les yeux comme des billes, je fixe le toit de la tente en songeant comment je pourrai me venger. Leur couper leurs maudits cheveux de métalleux, griffer leur moto ou les étouffer pendant leur sommeil me semblent des méthodes un peu violentes mais surtout difficilement applicables. La seule vengeance qui me parait réalisable est de leur poser un énorme estronc devant la tente. Et je me les imagine se réveiller en posant une main ou un pied en plein sur l'estronc encore fumant, pestant et se repentant, et sur ce doux songe, je parvins enfin à m'endormir. 2h plus tard, je me réveille, je sors la tête de la tente, Vincent à des valises sous les yeux, je pense donc qu'il n'est pas parvenu à trouver le sommeil lui non plus. On peste donc en choeur en réveillant tant bien que mal nos corps mal reposés autour d'un mauvais café et de petits pains au dulce de leche. Un de nos voisins se réveille et fait sa toilette consciencieusement, et à mesure qu'il se rase je rêve que la lame fasse "zouip" sur sa jugulaire, ça rend agressif le manque de sommeil... Le bougre étant levé, mes rêves de vengeance scatologiques tombent à l'eau. On met enfin les voiles vers une autre cascade. On se rend compte un peu tard que cette balade se situe de l'autre côté de la douane et qu'il faut donc passer au Chili. On a des doutes sur le nombre de fois où l'on peut croiser la frontière donc on préfère s'abstenir. Demi-tour donc et on se rabat sur une autre randonnée avec un mirador. Le chemin en voiture est tellement pentu qu'on doit garer la voiture avant le début du chemin et continuer à pied. On verra un taxi se résigner aussi à y monter. Le chemin est très très escarpé et on souffle comme des phoques. On se dit que quand même ya pas de demi-mesure dans la gradation de difficulté des sentiers, soit c'est très simple, soit ça déboite! On arrive enfin à un mirador, vue à couper le souffle! On continue jusqu'à la cascade, on pensait s'y baigner, la aussi c'est raté, ce sont des chutes d'eau de bien 30m de haut! Au retour, on sent la pente dans les genoux mais on se console avec des framboises qu'on rencontre sur le chemin. Et on reprend la route direction San Carlos de Bariloche. La ville est très jolie, face au lac Nahuel, qui est tellement grand qu'on dirait une mer, mais tout semble chic et cher. Grâce à une application, on trouve des aires de camping gratuits pas loin. La première est un peu décevante car sur la description ils parlaient de camping près d'une source de rivière, on tombe sur un terrain de motocross avec un petit ru qui certes prend sa source là mais ne nous fait pas rêver. Option 2, cette fois c'est une vraie rivière, superbe qui nous tend les bras. On s'affaire donc pour planter les tentes et se faire à manger. Les garçons sont censés attraper du poisson avec les courses qu'on a faites, ils accrochent le hameçon, perdent le bout de pain et reviennent bredouille. Haha! Il y a énormément de vent mais le bruit finira par nous bercer...