A peine est-on sortis du bus que la foule nous envahit déjà. On aimerait visiter un peu mais on est là pour le passeport, la dame que l'on a eu au téléphone nous a dit que si on avait pas de ticket de sortie datant d'avant la perte on pouvait oublier le passeport. On va donc s'acheter un billet pour l'Uruguay avant de se diriger vers un endroit pour faire des photos d'identité. On passe par de charmants quartiers de São Paulo qui n'a rien à envier à Rio côté sale quartier, merci les gens qui nous ont indiqué le chemin, en plus on revient bredouilles pour les photos. On découvre ensuite les joies du métro, les files pour acheter des billets sont si longues que certains se font de l'argent en revendant les tickets plus chers juste en face des guichets pour attendre moins. L'un d'eux demande à un jeune de lui racheter des tickets, le jeune s'exécute, avec l'argent du monsieur, et profite du passage des policiers pour repartir avec les tickets achetés avec l'argent du monsieur. Ou comment voyager gratuit... Enfin passons, dans le métro on est organisés comme des commandos pour se surveiller mutuellement les sacs jusqu'au consulat. Arrivés là on se fait jeter comme des malpropre car on a pas de rdv, et non on ne peut pas prendre rdv là, il faut téléphoner ou envoyer un mail. Bien sûr! Je me demande comment font les Français qui en plus du passeport se sont fait voler leur téléphone et leur argent... mais on est heureusement pas dans ce cas. Rendez-vous pris pour lundi matin, Alex a eu affaire avec un homme moins carré/con que la précédente, ça s'annonce bien mais on doit attendre tout le week-end pour le verdict. Côté logement, c'est un couchsurfer (inscrit sur un site qui vise à mettre en contact des gens du monde entier qui sont disposés à offrir leur "couch/canapé" pour connaître des gens) qui nous accueille ce soir, on largement le temps de flâner. Le quartier du consulat, av. Paulista, est l'endroit central de São Paulo mais aussi l'un des plus sûrs, on n'en sortira donc pas. On a rendez-vous avec Gustavo le couchsurfer devant un musée gratuit sur l'histoire du Brésil qui nous apprend que parmi les premiers colons étaient des Français, qui avaient décrit les Brésiliens comme des cannibales. Vinrent ensuite les Hollandais et enfin les Portugais. On découvre des cartes de l'Amérique du Sud et de superbes gravures sur Rio. Superbe expo, vraiment ! Tiens, voici Gustavo qui heureusement parle espagnol. On brisa vite la glace créée par mon hébètement qui suivit sa réponse à la question de quelle était sa profession:"philosophe". Je ne pouvais pas dire "Haaaa je comprends" car ce n'est pas le cas, comment en vit-il? De plus le seul "philosophe" qu'il m'a été donné de connaître était un habitué du bar où je travaillais, un abruti misogyne qui ne connaissait pas la merveilleuse invention que la douche et qui se complaisait dans des monologues pour séduire des étudiantes. Non vraiment je n'ai su que répondre pour rester sympa. La conversation a fini par se délier et après un bon vin chilien (n'essayez pas le vin brésilien, vous serez surpris certes, mais vous ne pourrez pas même en faire une sauce), on se rendit dans le centre. Bars bondés, rues remplies de jeunes, samba de partout, une énergie qui donne envie de faire la fête. Gustavo nous présente un ami à lui qui parle aussi espagnol et on se rend au dernier bar à la mode: Al Janiah, un bar de réfugiés palestiniens. De la combinaison, qui est l'essence de ce bar entre le rock progressif, les gays, l'alcool servi et consommé par des Palestiniens, le tag anti soldat israélien et le cocktail "Palestinia Libre", clin d'oeil au Cuba Libre, je ne sais vraiment pas dire ce qui m'a le plus étonné. Ambiance excellente, on passe une bonne soirée, d'ailleurs ils font un excellent Kebab où le Humus remplace la sauce andalouse et avec une petite tranche de citron vert en plus... à refaire! On prend ensuite un dernier verre dans un bar de lesbiennes, il y en a plein ici (les bars), c'est à la mode. D'ailleurs je pense aussi ne jamais avoir vu autant de gays dans une ville soit dit en passant. Le lendemain, on se réveille tard, on a rendez-vous avec l'ami de Gustavo pour une visite de la ville avec des réfugiés. Avant on a rdv avec les "guides" dans un resto péruvien, un délice! Après la malbouffe brésilienne (friture à gogo), c'est un paradis pour le palais. En chemin pour ce tour, un homme vient mendier à Alex, quand un des guides répond, le mendiant s'exclame "ah mes vous êtes Brésiliens alors ! Vous n'avez rien vous"... Voilà qui est dit. Les réfugiés se font attendre car ils sortent du travail, le tour est très long et la guide qui est Colombienne est aussi leur prof de portugais (???) ne connait pas tout à fait son sujet mais on passe globalement un bon moment. En soirée on doit rejoindre Gustavo pour fêter son anniversaire.