Petite parenthèse pour mentionner une habitude des plus inhabituelles qui règne en Uruguay et en Argentine: boire du maté. Une boisson amère qui se boit en mettant les herbes dans la tasse, en versant de l'eau bouillante dessus puis en plantant la bombilla dedans: la paille passoire. Ils boivent ça dans une sorte de vase en bois et je cite sans comprendre, ceux qui ont des problèmes respiratoires boivent dans un récipient en céramique. Dans le doute j'ai choisi le récipient en céramique... Alors comme une tasse ne suffit pas, on met de l'eau dans un thermos de 1L et on se balade partout avec son bol d'herbe et son thermos sous le bras. Une chose: l'une des meilleures marques de ce thermos (il doit conserver chaud une semaine je suppose) est très répandue et le prix n'est pas à moins de 100€... Et quand on dit partout, c'est partout, au boulot, à l'école, dans le bus, dans la rue, aussi peu pratique que ça ait l'air, partout! Je n'ai pas vérifié dans la douche des gens ou dans les toilettes mais je ne serais pas étonnée de les voir siroter leur maté! Un policier nous a conduit aimablement sur quelques kilomètre et n'hésitait pas à lâcher le volant pour remplir sa matera (le bol), attention aux priorités dans la vie! Alors forcėment, moi qui aime les tisanes et les thés, Alex qui se trouve souvent trop frustrė de manque de bon café, et effet de masse obligeant (on s'est dit que peut etre on passerait plus inaperçus avec une matera, à Rome, faisons comme les Romains), on s'achète le kit. À notre première tentative à Alex et à moi, on a du faire quelque chose de mal parce que les trous de la bombilla (paille passoire) se sont bouchés, on en a foutu partout et j'ai fini par tout salir en soufflant dedans pour faire des bulles... sous l'oeil interloqué de nos voisins de table Uruguayens. Quand on a soufflé comme des enfants, on a enfin pu goûter notre oeuvre, ce n'était pas la première fois que j'en goutais mais c'ėtait bien la plus dégueu, amer et fumé, voilà le gout qu'il nous est resté. Résolue à en faire quelque chose, je décidai de mettre un de mes sachets de thé avec des morceaux de l'énorme gingembre qui m'accompagnait partout depuis le Brésil. Délicieux! Alex fait la grimace en me regardant mais c'est bon, on a trouvé utilité à notre kit! Tant et si bien qu'un couple argentin assis près de nous nous dit "woah, c'est comme ça que vous prenez votre maté vous en France? Au gingembre? C'est fou!" On a essayé de leur dire que c'était du thé simple et que c'était plutot inhabituel mais rien y fait, il ne comprenait simplement pas quand on leur disait que le maté n'était pas une coutume de chez nous, je pense qu'ils ne parviennent pas à le concevoir. Ils sont donc repartis, contents d'avoir appris, en Uruguay le maté à la Française...